Introduction aux relations internationales (1)

Etablissement : ESPOL European School of Political and Social Sciences

Langue : Français

Période : S1

L’enjeu de cet enseignement est d’introduire les étudiant·e·s à ce que l’on appelle communément les « relations internationales » et la politique mondiale (World Politics). Nous le ferons d’un triple point de vue : de celui, d’abord, des réalités empiriques et historiques des « relations internationales » ; du point de vue ensuite des savoirs, tant pratiques que savants, investis dans la conduite et la compréhension des « relations internationales » ; du point de vue, enfin, de quelques « grands enjeux » contemporains qui se posent à la « politique mondiale », ses acteurs et ses formes d’organisation.


Pour cela, l’enseignement est divisé en trois grandes sections distribuées sur l’ensemble de l’année. La première section (1er semestre, 10 séances) consiste en une présentation empirique et historique de ce que l’on appelle les « relations internationales » et ce qui a pu s’y apparenter aux époques de l’antiquité grecque, romaine (Empire romain plus spécifiquement) et médiévale afin de dégager ce qui a graduellement fait leur spécificité à partir de l’époque moderne. Nous opérerons pour cela, non par comparaison mais par contraste de ces époques entre elles en portant le regard sur trois dimensions en particulier : les conceptions et lieux du politique, les modalités de production des identités collectives en particulier ; les rapports du politique à la terre et aux sols. L’approche plus conceptuelle proposée dans la deuxième section invite ensuite à interroger le concept même d’« international » (2ème semestre, 5 séances). En retraçant, à partir de l’époque moderne, la formation de savoirs tant pratiques (politique étrangère, diplomatie, stratégie militaire) que savants (économie politique, géographie politique/ géopolitique, science politique, Relations Internationales), nous dégageons le système des concepts (souveraineté, territoire, puissance, État, marché, équilibre en particulier) à l’intérieur duquel celui d’« international » a pu prendre son sens à partir de l’époque contemporaine. Enfin, la troisième section (2ème semestre, 5 séances), intitulée « Limites de la violence et violence des limites » clôt l’enseignement avec l’étude plus spécifique de cinq grands enjeux contemporains : (1) Violence, conflits, sécurité, (2) Mondialisation, frontières, circulations, (3) Technologie, information, surveillance, (4) Développement, pauvreté, inégalité, (4) Anthropocène, écologie, changement climatique.


Au total, l’enseignement ambitionne de développer chez les étudiant·e·s une capacité d’analyse critique, instruite d’un point de vue historique et conceptuel et susceptible de leur permettre de s’emparer et de comprendre les enjeux politiques contemporains sans se limiter à reproduire les commentaires les plus courants sur les « affaires internationales ».

Programme de travail indicatif susceptible d’évoluer au cours du semestre


S01 – Introduction générale – Qu’est-ce que les “relations internationales” et qu’est-ce que “l’International” ?; Les « relations internationales » comme objet de connaissance ; Fils rouge et structure générale de l’enseignement; La perspective eurocentrée du cours et ses limites; Travail attendu des étudiant.e.s et modalité d’évaluation.


GRECE ANTIQUE


Repères historiquesCivilisation mycénienne ; Époques archaïque, classique et hellénistique : du palace à l’agora et de l’Oïkos à la Cité..


Guerre et (lieu du) politique – Les guerres de l’antiquité grecque : guerre de Troie, guerre du Péloponèse, conquêtes d’Alexandre ; Une omniprésence de la guerre ? : indistinction guerre/ vengeance privée et conception agonistique de l’homme ; L’avènement de la Cité et du politique : la guerre entre ‘Stasis’ et ‘Polémos’, révolution hoplitique et citoyen soldat-citoyen ; Spécialisation militaire et fonction guerrière ;


Spatialité et identité – Espace et représentations à l’époque de la Grèce antique ; Cosmologie, spatialité et représentations de l’œcoumène ; Globalisation cosmico-uranique et colonisation grecque ; Étrangéité, altérité, hellénité : citoyen, xénos, hostis, barbare.




ANTIQUITE ROMAINE


Repères historiques La monarchie romaine ; la République romaine, l’Empire romain (Haut empire et bas empire) ; Empire romain d’Occident (395-476) et empire romain d’Orient (395-641).


La guerre de l’antiquité romaineGuerres d’Illyrie, Guerres puniques, Guerre macédoniennes : L’emprise romaine sur le monde méditerranéen ; La « guerre sociale » et l’intégration des Italiens à la citoyenneté romaine ; Le code justinien et la naissance du droit romain ; Professionnalisation du combat et discipline militaire.


Spatialité et identité – Limites et organisation administrative de l’Empire : la comme unité d’organisation politique ; Système de Cités-États ; Développement du réseau routier ; La fiscalité romaine ; Etrangéité et altérité : citoyen et barbare (traité de Caracalla).


EPOQUE MEDIEVALE ET FEODALITE


• Emergence du monde médiéval – Déclin et partage de l’Empire romain ; Les invasions barbares ; Émergence, consolidation et partage de l’Empire carolingien ; Origines de la féodalité et désagrégation des structures monarchiques.


Pouvoir, État et souveraineté Effacement du principe territorial et affirmation du principe personnel ; La vassalité ; L’État féodal ; « Status » et « ratio status » : la réalité de l’État au Moyen Âge ; L’articulation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel (Empereur/Pape).


Guerre et diplomatie à l’époque médiévale L’art militaire : didactique, maîtrise de l’espace et du temps ; Aspects juridique, éthique et religieux ; Diplomatie.


EPOQUE MODERNE et CONTEMPORAINE


De l’avènement de l’époque moderne à l’équilibre européen


L’entrée dans la modernité Qu’est-ce que la modernité ? ; La refondation du pouvoir royal au XIIème ; ‘L’entrée’ dans la modernité ; Les révolutions spirituelles et scientifiques et l’avènement d’une nouvelle cosmologie ; Un nouveau régime de spiritualité ; L’avènement de la division entre Nature et Culture.


Sociogenèse de l’État et spatialité moderne La forme-État et la souveraineté territoriale ; Les appareils de la violence légitime accréditée et de la