Ethique et transition digitale 1

Etablissement : ECOLE DU NUMERIQUE

Langue : Français

Période : S1

Il est entendu que le parcours des étudiants du Master ne contient pas nécessairement un double cursus en philosophie. Pour cette raison, il n’existe pas de prérequis. Cela étant, il est attendu que les étudiants fassent preuve d’une appétence pour les enjeux sociaux et éthiques de la transition numérique.

Le cours s’organise en trois moments différents avec trois objectifs de nature différente.


1. Le premier moment et objectif est celui d’une contextualisation de la transition numérique. Il s’agit de comprendre, d’une part, ce qu’on entend par « transition numérique » ; d’autre part, de le situer dans l’évolution technologique de nos sociétés occidentales contemporaines. Dans ce cadre, on accompagnera l’étudiant pour développer des capacités de problématisation. Ainsi, on posera avec lui la question de savoir si les outils numériques sont véritablement bénéfiques pour le bien commun. Ainsi, cette question apprendra à repérer les conflits de valeurs en appréciant la complexité d’une notion comme celle de « bien commun » : de quel bien s’agit-il ? Celui de la société ? Celui de l’entreprise ? Un bien peut-il être commun aux deux ?


2. Afin d’éclaircir cet enjeu (ou tension axiologique), on examinera un cas très précis qu’est celui de la recommandation algorithmique dans le cadre d’un processus décisionnel humain. Ainsi, des domaines de l’existence humaine pourraient voir un intérêt dans cet outil, à l’image de la décision médicale ou de la décision juridique. Mais ce qui serait bénéfique d’un côté pourrait finalement se révéler problématique de l’autre : à qui revient la responsabilité de la décision prise ? Ainsi, une intelligence artificielle de recommandations est-elle un soutien à la décision humaine – et sous quelles conditions –, ou risque-t-elle d’être une opportunité par laquelle l’être humain se soustraira de la responsabilité ? Or, il semble difficile de reconnaître une forme de responsabilité à l’algorithme, et si l’être humain perd sa responsabilité, qu’advient-il tout simplement de la notion de responsabilité, notion absolument essentielle en éthique ? Ce type de questionnement permettra de développer des capacités d’identification des positions en présence à partir d’une question donnée et pratique.


3. Enfin, le dernier moment et objectif de ce cours est d’apporter une boussole à l’étudiant pour s’orienter dans la pensée. Aussi, examinera-t-on l’article « Les quatre éthiques de l’intelligence artificielle », écrit et récemment publié par le philosophe Thierry Ménissier (févier 2023). Ce travail finira de clarifier ce qu’on entend par « éthique de l’intelligence artificielle ».