L’action, qu’on oppose classiquement à la contemplation, constitue pour la réflexion un objet d’étude relativement nouveau: sous l’influence de la phenoménologie et de la philosophie analytique, les penseurs du XXème siècle ont tenté de forger une science de l’action (une praxéologie) susceptible d’expliquer avec rigueur comment la réalisation d’une initiative peut s’insérer dans une réalité déterminée et la modifier. Le cours déveoppera trois axes de recherche : On s’attachera d’abord à décrire cette logique de l’action en partant de sa première décomposition par Aristote jusqu’aux hypothèses difficiles des auteurs anglo-saxons sur l’intention et l’évènement avec un bref détour par le pragmatisme linguistique. Il s’agira ensuite de prendre en compte la dimension morale de l’action en abordant les sous-thèmes de l’imputabilité et du pardon, sans oublier l’oisiveté considérée comme mère de tous les vices. Dans un dernier temps, notre enquête interrogera l’enjeu politique de cette praxéologie, notamment en interrogeant les formes stratégiques du pouvoir et celles de l’action révolutionnaire.
