Lecture d'oeuvre : L'Exploitation domestique
Etablissement : ESPOL European School of Political and Social Sciences
Langue : Français
Formation(s) dans laquelle/lesquelles le cours apparait :
- Licence de Relations Internationales [ECTS : 3,00]
- Licence Science politique – Parcours Européen [ECTS : 3,00]
Période : S3
Se familiariser avec le féminisme matérialiste, qui articule la pensée marxiste à la critique féministe des structures sociales.
Apprendre à problématiser des textes de théorie politique, à développer une analyse conceptuelle et à structurer une argumentation philosophique.
Dans L’exploitation domestique, Christine Delphy et Diana Leonard analysent la famille comme un système économique injuste, au sein duquel se maintiennent des rapports de production et de reproduction garantissant l’oppression des femmes par les hommes. Ce cours proposera une lecture suivie de cet ouvrage, qui nous confrontera à des questions auxquelles la théorie féministe contemporaine a encore du mal à répondre : la famille peut-elle constituer autre chose qu’un lieu d’oppression pour les femmes ? Devrait-on pour cela rémunérer le travail domestique ?
Dans cet ouvrage, les autrices adoptent une approche pluridisciplinaire, mobilisant des outils sociologiques, anthropologiques et économiques, qui aboutit à une proposition conceptuelle forte –celle d’un « mode de production patriarcal ».
Bien qu’elle s’articule à l’exploitation capitaliste, l’exploitation domestique est avant tout patriarcale. Cette thèse constituera le fil directeur du cours, durant lequel nous étudierons ensemble des extraits choisis. Nous nous concentrerons d’abord sur la théorisation de la subordination des femmes, depuis l’oppression identifiée par le marxisme à l’exploitation démontrée par le féminisme matérialiste. Il s’agira ensuite de saisir la spécificité de la famille comme sphère de production et la valeur particulière du travail domestique. Nous nous interrogerons enfin sur le couple hétérosexuel et la façon dont il détermine la vie quotidienne des femmes.